Cours de cuisine par Takahiro

-Oui je sais que la voiture fait très “je suis riche et je vous le montre” mais c’est un cadeau de mon père et elle est confortable à conduire, sourit Takahiro, assied toi on va commencer par aller dans un marché qui aura tout ce que je veux acheter. Et n’essaie pas de payer quoi que ce soit considère que je rerempli mon frigo.

Ils firent leurs courses assez vite parce que Takahiro avait déjà une idée de ce qu’il voulait acheter et qu’il savait où tout se trouvait dans le marché. Il ne lui manquait qu’un ou deux produits qu’il trouva assez vite dans les environs du marché et ils purent se remettre en route pour aller chez lui. Il n’habitait finalement pas si loin l’un de l’autre et il ne leur fallu pas très longtemps pour faire le trajet. Une fois arrivés devant le bâtiment où il vivait il remarqua l’air surpris de Sora et sourit. Evidemment se dit-il il n’avait pas l’habitude de ce genre de choses. Il descendit dans le parking au sous-sol et guida Sora jusqu’aux ascenseurs ou il appuya sur le bouton de l’étage 41.

-J'espère que tu n’as pas le vertige j’habite assez haut dans le bâtiment mais j'ai une super vue sur la ville la nuit.

Ils montèrent et Takahiro l’emmener à son appartement il le laissa entrer en premier et le suivi juste derrière lui.

-bienvenu chez moi! Tu veux faire un petit tour ?

Ayant bien compris que lorsque son Taka avait pris une décision, il ne changeait plus d'idée, Sora s'abstint donc d'élever la moindre objection lorsque son compagnon paya un nombre d'ingrédients qui lui sembla énorme mais ne put retenir un hoquet de surprise étranglé en lisant le montant sur la caisse enregistreuse. Lui-même n'était pas pauvre et ne faisait pas ses courses dans des boui-bouis mais, habitué aux supermarchés, les prix pratiqués le choquèrent. Il était évident qu'un tel prix sous-entendait une qualité d'ingrédients à laquelle il n'avait pas accès d'ordinaire... mais il craignit que le grand débutant qu'il était en cuisine ne gâche beaucoup de ces matières premières si coûteuses.
S'il avait déjà marqué un temps d'arrêt au moment où Takahiro l'avait conduit à sa voiture en voyant le luxe de celle-ci, il se figea purement et simplement en arrivant devant l'immeuble où il vivait. Il n'aurait pas été surpris si, sur le fronton de sa façade qui semblait être faite en marbre blanc, un écriteau avait indiqué en lettres rouges "accès interdit aux PAUVRES". Une fois encore, il ne se considérait pas comme tel, mais en comparaison de ce que devaient gagner tous les occupants de cet endroit, il l'était clairement. Impressionné, il suivit son petit ami jusqu'à l'ascenseur et, surpris, le vit appuyer sur le bouton correspondant au dernier étage. Le 41e. Wow, il devait y avoir une sacrée marche quand on regardait en bas.

- Non, je n'ai pas le vertige, ne t'inquiète pas et je serais ravi de visiter ton appartement avant qu'on se mette au travail, Taka-sensei... ajouta-t-il en l'enlaçant, avant de l'embrasser tendrement. Et si le reste est à l'avenant de l'entrée... Bref, je te suis.

Il fut très amusé de voir Sora perdre sa mâchoire au fur et à mesure qu’il faisait des choses qui pourtant lui semblaient normales. Il fut ravi de lui montrer son appartement et aussi sa patate de chat. Il savait qu’il avait une superbe vue sur la vue qui plairait sûrement à Sora. Evidemment il pourrait être oppressé par l’opulence ambiante mais il ne pourrait pas refaire la décoration en quelques instants donc il allait devoir faire avec. Takahiro tira Sora à sa suite tout d’abord dans le grand salon à la décoration épurée avec un grand canapé en U et une télé en face et un meuble été rempli de consoles et de jeux. Il y avait aussi une table basse en verre et deux grandes bibliothèques l’une remplie de livres et l’autre à moitié de livre à moitié de DVD. Ensuite la cuisine toute équipée avec un grand îlot central et quelques chaises autour. Takahiro lui montra ensuite les chambres de taille plutôt conséquentes et décoré avec goût il fini par la salle de bain si grand qu'elle avait une douche et une baigoire.

-Viens je vais te montrer le plus beau, lui dit Takahiro surexcité.

Il tira Sora vers la grande baie vitrée du salon dont les rideau une fois tirés dévoilaient une terrasse plutôt grande avec une vue imprenable sur une grosse partie de la ville qui devait être magnifique la nuit avec les lumières allumées de toutes parts. Takahiro l’amena vers un coin de la terrasse où il trônait un salon d’extérieur et un canapé à bascule face à la partie la moins peuplée de la ville.

-J’aime venir ici quand je n’arrive pas à dormir ou le matin quand je suis réveillé trop tôt la vue est sublime dommage que je ne puisse pas te la montrer aujourd’hui. Dis-moi quand est ton prochain jour de congé que je te montre tout ça ! En attendant si nous allions cuisiner ?

Takahiro le serra contre lui, lui fit faire une pirouette puis le serra à nouveau, heureux comme un enfant de lui faire découvrir son appartement.

Alors que Takahiro commençait la visite de l'appartement, Sora se fit la remarque qu'il fallait qu'il évite de remarquer les différences de statut évidentes qui différenciaient leurs deux habitations sinon il n'avait pas fini de s'étonner. Il suivit donc son petit ami à travers tout son gigantesque appartement (on pouvait facilement rentrer deux fois sa petite maison dans sa surface) et nota avec un certain amusement la fierté qu'il avait à lui montrer les pièces une par une. Son enthousiasme était même presque enfantin par moment, ce que l'hôte trouva tout simplement adorable. Mais pouvait-on dire à un homme comme Takahiro qu'il était adorable ? Pas sûr qu'il prenne cela pour un compliment. Il le suivit donc jusqu'à sa terrasse et s'y rendit avec lui. La magnificence de la vue lui coupa presque le souffle. Dire qu'il voyait cela tous les jours... et aussi la nuit et certains matins à ce qu'il comprenait. Pour le coup, le jeune homme avait beau aimer sa petite maison, il trouvait que son compagnon avait de la chance.

- Pour voir la vue de nuit je suppose, dit-il finalement, ouvrant la bouche pour la première fois depuis son arrivée dans l'appartement. Je serais off après-demain. Histoire de ne pas pénaliser le club un samedi, nos jours de repos sont toujours en semaine où nous avons moins de clients. En général ils sont nombreux le samedi parce qu'ils viennent après le spectacle ou bien après être allé au onsen.

Il s'interrompit, regarda son compagnon et s'assit sur la balancelle avant de faire signe à Takahiro de prendre place près de lui.

- Juste quelques minutes, sensei, lui dit-il en souriant. Nous irons à la cuisine ensuite. Laisse-moi juste profiter de ta présence quelques minutes.

Takahiro s’assit à côté de Sora et posa sa tête sur son épaule. Il avait l’habitude de voir ce paysage mais comme il n’avait jamais invité une seule fille chez lui c’était la première fois qu’il partageait ce moment et il en fut bêtement ravi.

-Tu sais tu es la seule personne que j’ai invité chez moi en dehors de ma femme de ménage. Mais tu es surtout le seul à être allé sur ma terrasse habituellement je laisse les rideaux fermés.

Il ferma les yeux pour profiter de Sora contre lui alors que les mots de ce dernier il rappela son métier. Il ne savait pas encore s’il était du type jaloux ou non mais il se savait au moins possessif et il allait difficilement supporter l’idée que son homme soit loin de lui. Il se demande s’il pouvait lui en parler en après tout ils sont en couple il devrait pouvoir lui dire non ?


-Tu sais je crois que je suis jaloux que tu aille au club ce soir. Je ne t’en empêcherai pas mais je préfèrerai quand même te garder pour moi.

Stupéfait de la révélation, Sora tourna son visage vers son petit ami dont la tête reposait toujours sur son épaule et le fixa avec incrédulité.

- Vraiment ? Je suis le premier ? Mais pourquoi ? Tu n'as pas d'amis que tu aurais envie d'inviter ? lui demanda-t-il.

Si c'était la vérité, le jeune homme trouvait cela un peu triste car cela signifiait que jusque là, Takahiro était réellement seul et pas simplement célibataire. Il allait lui en faire la remarque, mais celle-ci mourut sur ses lèvres en entendant ce qu'il lui confiait. Jaloux ? Du club et/ou des clients ? Sora devait bien avouer qu'il ne s'était jamais demandé ce qu'il ferait si un jour il avait un petit ami et que celui-ci ne supportait pas qu'il partage son temps et sa présence avec d'autres hommes même si c'était en tout bien tout honneur. Et entendre son compagnon lui en parler le mettait mal à l'aise parce qu'il le forçait à se questionner sur le bien-fondé de la voie qu'il avait choisie, bien qu'il ait ajouté qu'il ne l'empêcherait pas de la poursuivre. L'hôte déglutit et détourna la tête pour fixer sans la voir la vue qu'il avait d'où il était. Que ferait-il de sa vie s'il renonçait à être hôte par amour pour Takahiro, lui qui n'avait ni diplômes, ni expérience en quoi que ce soit ? Il n'en savait rien.

- Taka... Je voudrais pouvoir te dire que je n'irais plus et que je ne verrais plus qui que ce soit d'autre que toi... mais je ne peux pas... Je n'ai... (il s'interrompit quelques secondes, puis reprit) Je ne sais rien faire en dehors d'être hôte. Mes seules "compétences" sont de faire joli dans le paysage et de faire la conversation aux gens. Je suis un inutile comme diraient les gens...

Takahiro ne se rendit compte que trop tard qu’il mettait en réalité une pression énorme sur les épaules de Sora et qu’il aurait mieux fait de ne pas lui dire les choses comme ça.

-Si j’ai déjà invité des amis mais jamais sur la terrasse c’était mon endroit à moi de l’appart et je voulais le partager avec quelqu’un de spécial.

Il réfléchit un moment à comment dire les choses pour ne pas le gêner ou quoi dire qui pourrait réellement l’aider après tout lui-même avait des diplômes et ne pouvait pas réellement parler pour Sora ou savoir ce qu’il vivait à travailler là-bas. Il n’avait d'ailleurs jamais demandé à son petit-ami s’il avait choisis cette vois par envie ou par dépits. Il trouva aussi très dommage qu’il se réduise à son visage en disant qu’il ne savait que faire joli pour décorer. Cependant une chose que savait Takahiro c’est que son entreprise avait créé un programme pour aider les gens sans diplôme à en obtenir moyennant un contrat dans l’entreprise plus ou moins long restait à savoir si Sora voudrait essayer ou non.

-Tu pourrais en avoir des diplômes, par exemple dans mes entreprises il existe des formations qui sont payées par l’entreprise dans de nombreux domaine contre ensuite un contrat plus ou moins long dans l’entreprise c’est du gagnant/gagnant, l’entreprise gagne uns salarié formé et compétent et le salarié gagné un travail bien payé et assuré s’il réussit sa formation. C’est assez peu connu mais ça existe dans de nombreux domaines. Tu n’en avais jamais entendu parler ? Mais même si tu restes un hôte je te soutiendrais toujours je sais que c’est un travail que tu connais et que tes relations sont purement professionnelles c’est juste que je suis jaloux en soi de devoir te prêter à d’autre pour une soirée j’aimerai passer le plus de temps possible avec toi mais ce n’est pas de la jalousie forte c’est plus de l’envie en fait, takahiro rit un peu, je devrais peut être te reserver tous les soirs pour les années à venir ?

Etonné, Sora écouta son petit ami lui parler de ces possibilités de passer des diplômes tout en travaillant en entreprise et il en resta ébahi. Il n'aurait jamais pensé que c'était possible et dans les entreprises qui dépendaient de son compagnon qui plus était. Mais aurait-il le courage immense d'envoyer bouler cinq ans de sa vie pour se lancer dans l'inconnu ? Et s'il l'avait, aurait-il ensuite la persévérance d'étudier comme il le fallait, lui qui n'avait jamais aimé ça ? Que de questions auxquelles il n'avait pas de réponse...

- Non, je l'ignorais... se décida-t-il à répondre après plusieurs minutes de silence. C'est une proposition qui s'étudie mais je pense honnêtement être trop stupide et pas assez courageux pour ce genre de chose. On ne demande pas à un hôte d'être intelligent, tant mieux pour moi. (il eut un petit rire nerveux, puis reprit) Je ne serais pas contre que ce soit toi qui me réserve chaque soir mais... je pense que tu finirais par te rendre compte qu'en réalité je ne suis pas intéressant. Au moins si on ne se voit pas aussi souvent que ça... tu garderas un peu plus longtemps tes illusions à mon sujet.

Sur ces mots il se releva de la balancelle, s'étira longuement et se tourna vers lui.

- Bon et bien au travail. Nous avons de la cuisine à faire me semble-t-il, dit-il dans un petit sourire.

Takahiro retint Sora au moment où il se releva et le força à se rasseoir pour lui dire sa façon de penser.

-Pourquoi as-tu une si basse estime de toi-même ? Tu es quelqu’un de très intelligent, et c’est nécessaire pour être un bon hôte ! Les hôtes populaires que j’ai vus étaient idiot et beau et ils étaient populaire pour leur beauté mais dès qu’il plus beau arrivera ils partiront, tu es le numéro un depuis presque ton arrivé ça nécessite d’'être plus qu’un visage. Et des gens avec tout genre de capacités intellectuelles trouvent du travail tu n’es pas plus bête qu’un autre. Ne te dévalorise pas comme ça, je ne serai pas tombé sous le charme du premier beau mec venu !

Il le sera contre lui dans l’espoir qu’il comprenne qu’il valait plus que ce qu’il pensait.

-Allons faire la cuisine mais ne pense plus ça de toi d‘accord ?

Takahiro se détacha de lui et l’emmena dans la cuisine où il sortit tout ce dont ils auraient besoin pour cuisiner. Il invita Sora à mettre un tablier puis à le rejoindre devant une planche à découper.

Le petit monologue de son compagnon stupéfia Sora, qui ne s'attendait pas à se faire houspiller. Il avait toujours eu mauvaise opinion de lui et il ne savait même pas à quoi c'était du (il ne pouvait décemment pas en rendre responsable son frère Koya qui, bien que supérieurement intelligent, n'y était pour rien). Il doutait que son opinion à son propos change un jour, mais entendre Takahiro le défendre de cette façon lui fit chaud au cœur.

- Je ne voulais pas insinuer que tu... enfin que le premier venu aurait pu te séduire... murmura-t-il la tête basse, comme un enfant pris en faute. C'est juste que... je ne voudrais pas que tu te fasses trop d'illusions à mon sujet pour ne pas tomber de trop haut lorsque tu te rendras compte que je n'y correspond pas...

Il s'interrompit en se rendant compte que ses excuses aggravaient son cas et, ne voulant pas le mettre en colère, suivit sans mot dire son petit ami dans son immense cuisine pourvue d'un confort technique qu'il ne pourrait jamais avoir dans sa minuscule kitchenette.

-J’aimerai comprendre Sora, pourquoi as-tu une si mauvaise estime de toi ? D'où ça vient ? Je ne promets pas de faire des miracles mais je veux t’aider à penser que tu es autre chose qu’un idiot qui n’en vaut pas la peine. Tu es intelligent, évidemment que comparé à Hawkins on a tous l’air idiot mais il faut se comparer avec ce qui est comparable. Pour commencer ne nous compare pas tous les deux, je suis fils unique mon père n’avait qu’à s’occuper de moi et tu as eu un cancer aller à l’hôpital c’est pas l’idéal pour avoir un diplôme et étudier dans de bonnes conditions. Tu n’as pas eu l’occasion de faire tes preuves c’est tout.

Takahiro se sentait vraiment désemparé par l’image que son petit ami avait de lui-même. Pourquoi donc avait-il cette image là en tête d’un idiot juste bon à faire la plante verte ? Que s’était-il passé dans sa vie pour qu’il se voit de cette manière ? Et surtout comment l’aider à changer cette vision erronée qu’il a de lui-même. Il soupira discrètement et vient prendre Sora dans ses bras, il ne voulait pas que son petit ami se sente inférieure d’une quelconque manière ou qu’il s’imagine qu’il pourrait regretter son choix plus tard.

-Je ne tomberai pas de haut parce que tu es ce que tu es et que c’est comme ça que tu me plais. Bon...ton manque de confiance en toi ne me plait pas mais tu as de la conversation tu ne t’es pas jeté sur l’information que j’étais riche pour en tirer quoi que ce soit quand on s’est rencontré, tu as su être naturel avec moi malgré nos différences. Je t’aime comme tu es d’accord ? Je ne t’aimerai pas moins quand je me rendrais compte de tes défauts imaginaires.

- Je ne sais pas... répondit Sora à la question de son petit ami. Je ne sais pas d'où ça me vient, mais je sais que je me suis toujours vu de cette façon et je ne sais pas si ça pourra changer un jour... Mais je suis heureux que tu prenne ça tellement à cœur. D'ailleurs... c'est la première fois que tu me dis réellement que tu m'aime, sourit-il. Moi aussi je t'aime, Taka. Infiniment.

Par contre, ça c'était une chose dont il était fier. A ses yeux, être tombé aussi désespérément amoureux dès le premier regard comme dans les comédies romantiques américaines, était un fait dont il pouvait se glorifier. Surtout que la cible de son amour était son Takahiro qui était si exceptionnel à tous les points de vue.
Comme pour se donner une idée de sa chance, il se retourna entre les bras qui ne l'avaient pas lâché et fixa le magnifique visage de son compagnon comme s'il voulait l'apprendre par cœur, puis l'embrassa, encore et encore sans se lasser, avant d'approfondir le baiser. Il lui sourit ensuite, lui caressa tendrement la joue, puis fit de nouveau face au plan de travail.

- Mettons-nous au travail, sinon la nuit va tomber et nous n'aurons même pas commencé la préparation. Qu'est ce que tu as prévu que nous fassions d'ailleurs ?

Takahiro se sentit plutôt triste que Sora se sente mal dans sa peau sans pouvoir rien faire mais au moins il y avait une pointe d’espoir peut être qu’il arriverait à lui rendre de la confiance en lui montrant par exemple qu’il pouvait cuisiner. La phrase de Sora lui rappela la sienne et il rit.

-Ah je suis découvert, dit-il avec humour, je pensais faire un katsudon et un curry tu verras c’est simple à faire, si tu as une bonne recette au début tu la suit et après tu la connais par cœur.! Pour commencer on va préparer les légumes !

Takahiro lui montra pas à pas chaque étape en le guidant plus ou moins selon s’il s’en sortait bien ou pas. Finalement le résultat était plutôt bien pour une toute première tentative. Il se dit qu’ils pourraient peut-être tenter de faire un gâteau et advienne que pourra. Sans le dire à Sora à qui il confia la lourde tâche de remuer le curry il rangea les ingrédients salés pour sortir de quoi faire un fraisier.

-C’est bon le curry est prêt mais j’ai décidé de faire un troisième plat!

Alors, en essayant de ne penser à rien d'autre pour éviter de se blesser, Sora se mit à faire ce que lui disait son compagnon, découpant des légumes et de la viande, mettant à cuire cette dernière, préparant une sauce, cuisant du riz, panant de la viande... Il était tout étonné de constater que non seulement il s'en sortait, mais qu'en plus l'odeur qui s'échappait des différents récipients mettait l'eau à la bouche. Il était loin des complets désastres qu'avaient été ses malheureuses tentatives de cuisiner !
Un sourire radieux aux lèvres, il regarda Takahiro qui s'occupait d'autre chose de son côté et s'exclama avec une joie quasi enfantine :

- J'ai réussi !

Dans sa joie, il enlaça son petit ami, l'embrassa, puis s'occupa de tourner le mélange pendant que son Taka s'affairait de son côté. Il manqua cependant en faire tomber sa casserole, lorsque celui-ci lui annonça qu'il avait prévu de lui faire préparer encore autre chose.

- Heu Taka, tu ne crois pas que c'est un peu beaucoup pour une première fois ? lui demanda-t-il, inquiet. C'est vrai, j'ai réussi les deux premières recettes avec ton aide, mais ça ne veut pas dire que je ne vais pas massacrer la troisième...

-Mais non ! Jamais deux sans trois tu vas voir tu vas t’en sortir c’est pas si compliqué !  

Takahiro commença à lui expliquer les étapes sans jamais dire le nom du gâteau pour voir le temps que Sora prendrait à comprendre qu’ils faisaient un fraisier ce qui ne devrait pas être trop compliqué ils ont surtout des fraises sur la table. Il lui fit préparer les éléments les plus simple et se chargea des éléments les plus compliqué de la recette. Au final ils s’en étaient plutôt bien sorti la pâte était belle et bien cuite et la crème était légère comme prévue.

-Dis tu as compris ce qu’on était en train de faire au moins ?

Il mit le gâteau au frigo pour qu’il repose et servit les plats qu’ils avaient fait avant pour les goûter et voir si c’était aussi bon que l’odeur le laisser présager.

Sora n'y connaissait pas grand chose en gâteaux (il était surtout doué pour les dévorer en fait), mais à voir ce que Takahiro lui faisait faire et à voir la quantité de fraises, il avait bien l'impression que son malin de petit ami essayait de lui faire faire l'un de ses gâteaux favoris : un fraisier. Sa tactique pour essayer de lui faire cuisiner une chose difficile dès le premier cours amusa beaucoup le jeune homme, qui décida de le laisser faire.
Toutefois la présence toute proche de son petit ami le déconcentrait un peu et il abandonna les fraises qu'il découpait pour passer derrière son compagnon occupé à préparer il ne savait quoi et l'enlacer, avant de l'embrasser tendrement dans le cou. Pour être honnête, il avait tellement soif d'amour depuis tout ce temps qu'il en était sevré, qu'il allait désormais saisir n'importe quelle occasion de s'y abreuver et de donner celui qui couvait en lui.

- Désolé, s'excusa-t-il sans trop savoir pourquoi. J'en avais très envie.

C'était certainement stupide, mais il avait l'impression d'être à sa place chez lui, avec lui... comme si ça avait toujours été sa place, comme si cette place lui était destinée depuis longtemps, depuis sa naissance.

- Taka... Je sais que c'est rapide mais... mais je n'ai pas envie de... de te quitter... Je veux dire... retourner chez moi, seul et... et le rester... Je ne sais pas si j'en aurais la force ni le courage... balbutia-t-il en ayant très clairement l'impression de le supplier.

Il fut ravi de voir qu’il avait aimé faire le fraisier, mais il fut surtout heureux de voir que Sora était tactile avec lui, il ne voulait pas le forcer et avait donc plus ou moins décidé de laisser Sora avancer à son rythme donc le sentir contre lui le fit sourire bêtement. Il posa les instruments sur la table et se retourna dans les bras de Sora pour l’embrasser puis le prendre dans ses bras en souriant encore.
Il était vraiment heureux de voir que leur couple avançait dans la bonne direction et surtout que Sora avait l’air de se plaire réellement avec lui.

-Ne t’excuse pas, c’est plutôt mignon au contraire, sourit Takahiro dans le cou de Sora.

Il sentit les bras de Sora se resserrer autour de lui et compris qu’il avait quelque chose de plutôt important à lui dire. Et en effet c’était aussi important qu’inattendu mais c’était surtout très touchant.

-D’accord tu peux rester à la maison. Je ne voulais pas te forcer en te le proposant en premier mais évidemment tu peux rester ici je serai même ravi de t’accueillir chez moi.

Sora avait beau avoir dit ce qu'il pensait de façon diplomatique, il ne pouvait pas s'empêcher de craindre la réaction de son petit ami. Proposer d'habiter ensemble au bout de cinq jours de relation, c'était tellement rapide, ça faisait tellement désespéré, qu'il se faisait presque pitié. Qu'est ce qui lui avait pris de dire une chose pareille, il...
Le jeune homme s'interrompit en entendant la réponse de son compagnon et il le fixa, stupéfait. Il était d'accord ? Pour de bon ?

- Tu... c'est vrai ? Tu es d'accord pour... pour qu'on... habite ensemble ? Tu... ne trouve pas que... c'est trop rapide ou... ou... Je ne voudrais pas que tu pense que... que c'est pour ta... fortune que je...

L'hôte s'interrompit, ne sachant pas comment continuer sa phrase. Pour être honnête, il devait juste donner l'impression d'être un opportuniste matérialiste, alors il sentait qu'il devait se justifier auprès de lui.

- Je... Je t'aime, Taka... vraiment et de toute mon âme... Même si tu étais plus pauvre que moi et que tu vivais dans un studio, ça ne changerait rien à mes sentiments. Ce qui m'intéresse en toi, c'est principalement ce qu'il y a ici, ajouta-t-il en posant la main sur le cœur de son petit ami.

Le sien battait tellement vite à l'idée de pouvoir passer tout son temps libre avec lui, de le voir tous les jours...

Takahiro le trouva de plus en plus mignon à essayer de se justifier ou d’expliquer la situation qu’il avait déjà compris. Il apprécie tout de même qu’il lui réaffirme qu’il l’aimait pour ce qu’il était et non pour son statut. Il sourit et le serra contre lui pour le rassurer. Il savait que c’était tôt pour emménager ensemble mais il en avait envie et tout était allé de toute manière très vite entre eux.

-Et bien on pourrait commencer par ramener quelques affaires à toi ? Considérer ça comme un essai, pas comme un emménagement définitif si c’est ça qui te stresse ? Mais sache que je sais que tu n’es pas avec moi pour mon argent c’est mignon de t’en inquiéter mais je n’ai aucun doute là-dessus.

Il embrassa Sora et pris les deux assiettes devant lui pour dresser la table et y faire asseoir Sora.

-et si nous mangions ce qu’on a fait ? Pour savoir si c’est aussi bon que cela en a l’air ?

Le jeune homme soupira intérieurement de soulagement en entendant son compagnon lui affirmer qu'il savait que ses raisons n'étaient pas celle-là et lui dédia un sourire éblouissant. Son petit ami était un ange. Un véritable ange descendu du ciel pour le sauver de la solitude et peut-être même de lui-même.

- Oui, très bonne idée. J'espère que mon professeur ne sera pas trop déçu du travail de son élève. Vous avez pris des risques, sensei, ajouta-t-il en riant.

Il se rendit compte lorsque son petit ami fut assis près de lui, que c'était stupidement ce qu'il avait toujours désiré sans jamais imaginer que ce soit possible : habiter avec celui qu'il aime, s'entendre dire "bienvenue à la maison" à son retour du club (même si en l'occurrence, son retour risquait de juste coïncider avec l'heure de départ au bureau de son chéri), cuisiner ensemble, discuter de tout et de rien, être là l'un pour l'autre en toute circonstance, pouvoir se raconter ses journées... Somme toute des choses banales mais qui signifiaient tant pour lui.

- Itadakimasu ! s'exclama-t-il avec entrain avant d'entamer son repas.

Oh... ce n'était pas mauvais. Bon, la viande du curry était un peu trop cuite et donc un peu dure et la sauce un poil trop liquide, mais pour une première tentative, ça passait assez bien. Le katsudon, lui, était plutôt correct et il en fut soulagé. Restait la dernière partie du repas et Sora était certain que son Taka avait préjugé de ses capacités en lui faisait faire ce fraisier, mais au final, le résultat n'était pas si mauvais. Ca avait globalement le goût attendu d'un fraisier même si son aspect laissait à désirer.
Le jeune homme jeta ensuite un coup d'oeil à sa montre et soupira.

- Il va falloir que je parte pour le club, dit-il. Mais je n'ai pas vraiment envie de laisser mon patron.

Takahiro sourit en le voyant manger et commença lui aussi le repas. Tout était plutôt bon, il y avait évidemment quelques erreurs de débutant qui auraient sûrement été plus nombreuses sans lui d’ailleurs il avait dû empêcher Sora de bruler sa cuisine une fois ou deux mais dans l’ensemble tout était très bon même le fraisier qui aurait pu être une catastrophe vu la précision que nécessite la pâtisserie dans sa réalisation.

-Tu vois finalement c’était très bon ! Surtout pour une première fois tu verras avec l’expérience ça sera de mieux en mieux, sourit Takahiro.

Takahiro fut un peu triste de devoir laisser Sora partir mais en même temps il pouvait trouver n’importe quelle excuse pour aller au club maintenant que c’était le sien. Il rangea la table et vint s’appuyer contre elle à côté de Sora.

-Je dois aller au club pour régler quelques détails avec le gérant et essayer de discuter avec les employés allons y ensemble si tu veux bien ?

Savoir qu'il n'allait pas laisser son petit ami tout de suite emplit Sora d'allégresse et il opina vivement, avant de prendre sa main pour l'entraîner vers la porte. Il était tellement heureux, tellement enthousiaste, qu'il se demandait même comment il allait réussir l'exploit de se comporter comme il le faisait d'habitude, c'est à dire avec calme, réserve et retenue. Là, il avait juste envie d'être... comme son nouveau collègue Yukio : joyeux et insouciant. Mais comme ce n'était pas ce qui était attendu de lui en tant que numéro un, il devrait se faire violence pour calmer ses ardeurs.
Pendant le trajet en voiture, l'hôte laissa son regard errer sur son compagnon qui avait remis sa veste de costume et le trouva si follement beau et élégant qu'une brusque bouffée de désir le submergea. Il n'était pas assez innocent pour ne pas réussir à identifier la raison de cette soudaine chaleur qui l'avait envahi, de cette gêne qu'il ressentait sous la ceinture... et il se faisait l'effet d'un pervers de s'exciter pour si peu.

- Tu... veux parler de quoi avec les gars du club ? demanda-t-il d'une voix qui se voulait naturelle mais qui était un peu trop sourde.

Mon dieu qu'il n'était pas du tout naturel. Son petit ami, qui n'était pas stupide, loin s'en fallait, allait finir par se douter de quelque chose, il fallait qu'il se reprenne. Surtout qu'il était bien trop tôt pour lui. Après tout, quelques jours auparavant seulement, Takahiro se pensait parfaitement hétérosexuel alors... Et puis lui-même n'avait absolument pas la moindre expérience sexuelle, ce qui était totalement ridicule pour un homme de son âge.

Takahiro conduisit avec calme jusqu’à la phrase de Sora où il comprit parfaitement la raison de son trouble ce qui le perturba lui aussi. Il avait bien compris que c’est le désir qui avait fait changer d’attitude Sora, il voulut lui jeter un coup d’œil mais préféra attendre le prochain feu rouge pour ça. Il se sentir rougir mais surtout réagir à l’état de Sora probablement de la même manière. Il déglutit et essaya d’être naturel.

-Je vais sûrement leur demander s’ils ont des demandes ou des réclamations et je vais aussi demander au directeur des infos sur le club.

Il essaya de paraitre naturel jusqu’au feu rouge suivant où il se pencha sur Sora pour l’embrasser en essayant le plus possible de rester chaste même si cela s’avérait beaucoup plus dur que prévu. Il posa une de ses mains dans le cou de Sora dans l’idée de la descendre pour le toucher quand un bruit de klaxon lui rappela qu’il était au milieu de la route.

Alors que Sora pensait avoir réussi à se dominer au moins à peu près, il ne suffit que d'un baiser pour le mettre au supplice, d'une main sur son cou pour le faire respirer bien plus vite. Si un attouchement aussi anodin le mettait dans cet état, il n'osait même pas imaginer ce qui se passerait si Takahiro le touchait... ailleurs. Rien que l'idée le fit virer au cramoisi et il fut presque soulagé quand le feu repassa au vert et que son petit ami dut de nouveau se concentrer sur la route. Le problème était que là, dans cet état, il ne pourrait pas travailler, c'était bien trop voyant et il se refusait à... se toucher, c'était parfaitement dégradant.
Il se demandait encore comment il allait faire pour se calmer, lorsque la voiture de son compagnon s'immobilisa non loin du club.
Il n'osait même pas tourner la tête vers son petit ami, certain que les mots "pervers" et "obsédé" étaient gravés sur son front au fer rouge, mais en même temps, s'il ne le regardait plus, Takahiro allait trouver ça bizarre puisqu'il adorait l'admirer comme on admire une oeuvre d'art.

- On devrait y aller, dit-il d'une voix tout aussi sourde. Il faut que je me mette en kimono et que je vois si quelqu'un m'a réservé d'avance pour la soirée.

Il allait surtout devoir se rendre aux toilettes pour essayer de ce calmer de la façon qu'il n'aimait pas.

Takahiro ne pensait pas finir dans cet état seulement pour un baiser. Le fait que Sora était excité l’avait rendu encore plus sensible et il était presque sûr que ni lui ni Sora ne pourrait se calmer et avoir l’air naturel de la soirée s’il ne faisait rien. Il décida donc ne redémarrer et d’aller chez Sora qui habitait plus près au moins pour essayer de se calmer loin des yeux indiscrets au pire pour y passer un petit moment appréciable avec Sora.
Arrivés dans la petite rue devant chez Sora il coupa le moteur et se détacha pour embrasser Sora comme si sa vie en dépendait une main dans ses cheveux et l’autre dans son cou prête à descendre pour lui caresser le torse. Il avait les sens en feu comme cela ne lui était jamais arrivé et un baiser passionné avec une femme n’avait jamais eu cette saveur. Il se força à lâcher Sora pour respirer et lui faire sa proposition.

-Je ne pourrais pas me calmer si je ne fais rien, il déglutit, soit on entre pour prendre une douche froide, soit si tu l’accepte je, il déglutit à nouveau, je voudrais te toucher.