Hypothèse une ; protocole A étude de cas

Takahiro était un jeune homme sérieux et terre à terre. Il préférait la rationalisation à l’impulsivité et aux action irréfléchies. Il avait récemment rompu avec sa petite amie qui lui avait reproché de ne pas s’occuper d’elle comme il le fallait. Comme il la savait fervente cliente des clubs d’hôtes de la ville la meilleure manière de la traiter comme elle souhaite semblait être à la manière des hôtes.

Même si cela semblait fort improbable Takahiro se considérant homme de science voulu vérifier l’hypothèse suivante : les hôtes savent le mieux s’occuper d’une femme. Fort de sa résolution il demanda à sa secrétaire de prendre rendez-vous pour lui dans plusieurs clubs pour vérifier de lui-même les capacités de ces hommes en demandant évidemment à discuter avec le meilleur de chaque établissement de manière purement professionnelle

Il était déjà 22h et il avait visité trois clubs qui lui avaient permis de dresser des points de comparaisons et de noter de nombreuses informations sur leur façon de s'occuper de leurs clientes. Et les résultats étaient clairs ; ces hommes savaient plaire et occuper des femmes une soirée mais ne savaient indéniablement pas s’occuper d’une femme au jour le jour.

Takahiro se dirigea vers le quatrième club de sa liste et en arrivant quelque chose lui sauta aux yeux. Aucune femme ne semblait entrer ou sortir du club. Intéressant pour un club censé s’occuper de ces dernières. Il entra vêtu d’un costume gris clair visiblement de très bonne facture. Il entra et donna son nom à l’homme de l’accueil. Fort charmant nota-t-il peut-être ont-ils mis un des plus beau à l’entrée pour attirer le public ?

-Bonsoir, j’ai rendez-vous au nom de Mizuno Takahiro, dit-il poliment.

L’homme acquiesça et le conduisit à un box privé où on le fit attendre son hôte de la soirée. Selon le club nous attendons l'hôte ou il nous attends fort intéressant remarqua Takahiro.

-Votre hôte devrait bientôt arriver, puis-je vous servir à boire en attendant ?

-Un wiskey sans glaçons je vous prie.

Arrivé de bonne heure comme à son habitude, Sora s'était immédiatement dirigé vers le bar pour saluer le collègue qui y officiait pour la soirée, puis s'était directement rendu au vestiaire dans lequel il avait enfilé le kimono qu'il portait toujours au club. Il avait beau ne pas être totalement japonais, il vouait une adoration sans borne à toute la culture de son second pays et trouvait que le port du kimono était le raffinement suprême. Il était d'ailleurs le seul hôte du club à en être revêtu, ce qui lui convenait parfaitement. Il venait d'enfiler ses geta par dessus ses tabi, lorsque son collègue de l’accueil, Kazuma, vint l'avertir qu'un nouveau client l'avait demandé.

- Quel est le nom du client ? demanda-t-il comme il le faisait toujours.
- Mizuno Takahiro.
- Merci.
- Il a demandé un whisky sans glace. Je l'ai déjà commandé pour toi.
- Très bien, je le lui apporte tout de suite.

Après un dernier coup d’œil au miroir afin de vérifier que sa tenue était parfaite, il descendit vers la grande salle et la traversa pour atteindre le bar où il s'empara du petit plateau circulaire sur lequel la boisson était déjà posée, puis rejoingnit le box privatif où l'attendait son client. Comme à son habitude, il posa son plateau sur le sol, s'agenouilla devant la porte coulissante, fit doucement glisser le panneau et s'inclina avec déférence devant lui, les mains à plat sur le sol.

- Bonsoir, Mizuno-sama. Mon nom est Konami Sora. Je vous remercie de m'avoir choisi. J'espère que vous passerez une excellente soirée en ma compagnie, dit-il doucement tout en se relevant. Je vous ai apporté votre commande. Si vous voulez bien m'excuser... ajouta-t-il avant de se relever pour entrer et déposer le verre devant l'homme.

C'est alors que le regard de Sora se posa sur son client... et son souffle sembla s'arrêter. Wow quelle beauté... Il n'avait jamais vu un homme aussi magnifique de sa vie (et pourtant il en avait vu passer une bonne quantité en cinq ans de métier) : son visage à la beauté aussi parfaite que glacée, ses longs cheveux semblant faits d'argent liquide tant ils paraissaient soyeux... Se rendant soudain compte qu'il le fixait de façon très impolie, il s'agenouilla de l'autre côté de la table et baissa les yeux.

L’attente dura quelques courtes minutes qui furent tout de même chronométrées à des fins tout à fait scientifiques. Il en profita pour observer les lieux, il était dans un box de style japonais donc avec une table basse et des coussins un style qui avait le mérite d’être rare de ce qu’il avait vu dans les autres clubs. La décoration était sobre mais avait été choisie avec soin, le lieu voulait inviter à la détente mais semblait pouvoir facilement inviter aux excès divers et variés.

Lorsque la porte coulissa le regard de Takahiro fut happé par une silhouette en kimono aux allures presque princières et à la haute stature. L’hôte lui tendit sa boisson et il en prit une gorgée avant de le détailler du regard.

Il était grand même assis et faisait probablement la même taille que lui. Il semblait troublé par son client mais sans que Takahiro puisse en deviner la cause. Il avait un visage doux mais qui ne ressemblait pas au japonais typique il supposa donc d’un métissage. Son kimono lui allait très bien et il le portait avec respect pour l'habit ce que Takahiro apprécia. le garçon avait l'air d'avoir son âge une donnée similaire aux autres clubs, il était trsès séduisant cela aussi se retrouvait chez les autres. Quoique celui-ci avait un charme beaucoup plus subtil que les autres qui se contentaient d'être de beaux visages.

-Je ne vais pas passer par quatre chemins je suis venu pour étudier le monde des hôtes pas pour en devenir client. Puis-je vous posez des questions et espérer des réponses honnêtes ? Demanda-t-il poliment.

Takahiro observa les manières de l’hôte et ses réactions il semblait expressif mais calme et ses gestes démontraient un grand respect de son client restait à voir où tout cela les mènerait.

-Ce n’est pas moi qui ai pris rendez-vous mais ma secrétaire, un détail m’intrigue je n’ai vu aucune femme entrer ou sortir puis-je vous demander la raison ?

Lorsque le jeune homme qui lui faisait face prit la parole, Sora se fit la réflexion que sa voix était à l'avenant de son aspect physique, c'est à dire parfaite. Parfaitement mesurée, parfaitement posée. Ce qui le surprit, par contre, ce furent les paroles qu'il prononça : un client qui n'était pas venu pour en être un mais pour "étudier le monde des hôte", ce n'était pas banal, loin s'en fallait. Si ça n'avait pas été lui, il aurait certainement éclaté de rire comme à une bonne blague... mais son client ne semblait pas du tout être du genre à plaisanter.

- Et bien... voilà une démarche qui n'est pas banale, Mizuno-sama. Mais un hôte se doit de répondre aux attentes de ses clients alors... posez vos questions, je vous répondrais de mon mieux si vous fournir ces réponses est dans mes cordes.

Il accompagna ses paroles d'un doux sourire et resta silencieux quelques instants, jusqu'à ce que le jeune homme reprenne la parole et lui pose une nouvelle question. Qui le désarçonna totalement cette fois, au point qu'il le regarda fixement en clignant bêtement des yeux, comme s'il n'arrivait pas à croire qu'il lui ait réellement demandé une chose aussi évidente. Toutefois il se reprit bien vite et répondit de son ton le plus respectueux.

- Mizuno-sama... si aucune femme n'entre ou ne sort du club, c'est tout simplement parce qu'elles n'y sont pas admises. Le Papillon Rouge est un endroit réservé aux hommes. Un club gay. (il fit une légère pose et ajouta, devinant à la question que son client devait être hétérosexuel) J'espère que cette réponse ne vous empêchera pas de passer une bonne soirée en ma compagnie, ni de revenir.

Si Takahiro fut surpris il ne le montra pas il se contenta d’acquiescer et de boire une gorgée de son verre. Intérieurement cependant il jura de manière fleurie envers sa secrétaire qui soit lui avait joué soit ne savait plus faire la différence entre les mots femme et homme. Cependant et bien cela lui fera une expérience intéressante, il n'avait jamais mis les pieds dans ce genre d'endroit n'en ressentant ni le besoin ni l'envie. Peut-être pourrait-il tirer de cette soirée quelque chose de plus positif qu’avec les hôtes précédents.  Il fit un léger sourire à son hôte.


-Et bien voilà quelque chose auquel je ne m’attendais pas. Ma secrétaire à du me jouer un tour ce n’est pas bien grave. Il regarda son hôte agréablement surpris. Et bien à vous de me faire rester n’est-ce pas ?


Pour se donner contenance Takahiro commença à réfléchir aux questions qu’il voudrait poser à ce charmant jeune homme. Il nota le professionnalisme de l’employé même si son air surpris et ahuri était plutôt amusant. En L’observant il comprit pourquoi il était le numéro un de l’établissement, il était charmant et à l’écoute de son client. Voilà un personnage beaucoup plus agréable que les quelques Hôtes qu’il avait rencontré plus tôt. Si le jeune homme s’avérait de bonne compagnie il pourrait peut-être revenir pour discuter après tout cela fait aussi parti de leurs services en toute logique.


-Je n’ai malheureusement pas pu me renseigner sur l’établissement avant de venir pourriez-vous me renseigner sur les services proposés ici ? À quels services puis-je prétendre en votre compagnie ? D’ailleurs n’avez-vous pas soif ? Je suis le seul servi.

A lui de le faire rester... C'était une mission inédite pour Sora. En règle générale, les clients le demandaient spécifiquement lui et il n'avait donc pas d'obligation de trouver comment les empêcher de partir du club. Là... c'était autre chose.
Tandis que son (trop) séduisant interlocuteur buvait un peu de sa boisson, lui-même réfléchissait à ce qu'il pourrait faire pour le retenir, lorsqu'il eut une idée : s'il lui faisait visiter le club et ses installations ? Il en était arrivé à cette solution, lorsque le jeune homme lui posa une nouvelle question, qui concordait à peu près avec son idée. Comme quoi, les grands esprits se rencontraient.

- Et bien vous pouvez demander l'un de nous ou plusieurs en privé comme ce soir avec l'un de ces box ou rester dans la grande salle avec les autres clients. Il vous est également possible, en prévenant la veille, de réserver l'une de nos chambres et même de prendre ici votre petit déjeuner en compagnie de l'un de nous si vous le souhaitez. Le club dispose également d'un restaurant qui fait salle de spectacle où, parfois, des danseurs de talent viennent se produire pour le plus grand plaisir des clients. Et à quelques dizaines de mètres, il y a également un excellent onsen avec lequel nous avons un partenariat qui permet à nos clients de payer un peu moins cher leur entrée. (il fit une pause et reprit) Mais toutes ces informations sont un peu... abstraites dirais-je, alors si vous le souhaitez, je m'offre comme guide pour vous faire visiter tout ce dont je viens de vous parler.

Il s'interrompit pour de bon et s'excusa auprès de son client afin d'aller chercher du thé pour lui-même, car il évitait en général de boire autant que faire se pouvait.

Takahiro écouta avec attention son hôte et fut de nouveau agréablement surpris de sa politesse, les hommes des clubs précédents étant plutôt hautain. Les autres savaient pourquoi ils étaient numéro un et ne semblaient plus vouloir faire d’efforts. Ou bien était-ce la pensée qu’il ne reviendrait peut-être pas qui motivais notre ami ? L’exposé était clair et précis, il n’avait pas anticipé la proposition de tout visiter mais après tout pourquoi pas il était venu pour étudier le monde des hôtes plus il en savait mieux il pourrait les analyser.

L’hôte s’éclipsa un instant et Takahiro ne put que saluer la délicatesse de ses gestes, il n’avait fait que très peu de bruit en se levant ou en partant ce qui était surprenant vu sa carrure.


-J’accepte de visiter votre établissement à vos côtés. Evidemment je ne pourrais pas tout voir ce soir mais choisissez donc ce qui vous parait être les points fort de ce lieu et montrez-les-moi s’il vous plait. Je dois avouer que vous êtes bien plus agréable à côtoyer que les hôtes que j’ai pu étudier avant vous. Dit Takahiro calmement comme dictant des faits.

Finissant son verre Takahiro tendit sa main pour aider son hôte à se lever il connaissait les affres d’essayer de se lever en kimono. Surtout que celui-ci semblait de bonne facture ce serai fort dommage d’abimer des tissus de cette qualité.


-Allons-y je vous suis, sourit Takahiro.

Les endroits les plus importants... Hum excellente question... Quels étaient les endroits les plus importants du club aux yeux de Sora... Certainement les box privés et la salle de spectacle puisqu'il aimait l'art sous toutes ses formes.
Le jeune homme considéra un instant la main tendue de son interlocuteur et la saisit pour se relever, un peu troublé par le contact et se remit debout... ce qui lui permit de se rendre compte que son client faisait quasiment la même taille que lui, fait assez rare au Japon pour être souligné.

- Je... pense que vous devez être très occupé, alors si cela vous convient, nous pouvons y aller immédiatement afin de ne pas vous faire perdre votre précieux temps, dit-il, encore un peu troublé. Veuillez me suivre s'il vous plait.

Il se dirigea vers la porte et emprunta le petit corridor en indiquant à son invité que le club ne disposait que de quatre chambres et que, tout comme les box privés, elles n'étaient en règle général réservées que par des clients assez fortunés. Il ajouta ensuite en rougissant légèrement, que du reste les personnes souhaitant sa compagnie n'étaient en général pas les plus pauvres non plus. Suivi de son client, il redescendit ensuite en salle commune où il ne s'attarda pas et poursuivit sa route jusqu'à une ouverture dissimulée par un rideau, qu'il passa afin d'arriver à une assez grande salle au fond de laquelle était aménagée une scène et devant laquelle se trouvait une petite vingtaine de tables basses entourées de coussins.

- Voici mon endroit préféré dans le club, la salle de spectacle. Ce soir aucune représentation n'est prévue malheureusement, mais il y en a en général une par semaine. Lorsque je ne suis pas retenu -ce qui, je l'avoue, arrive souvent étant donné le prix de ma compagnie- j'aime beaucoup m'asseoir dans le fond et regarder.

Les couloirs se succédèrent laissant à Takahiro le temps d’observer le lieu. Il n’y avait pas du tout la même ambiance que dans les clubs où il était allé avant. Là où il y avait des grands canapés et des lieux ouverts dans les autres ici de petits espaces étaient privilégiés pour donner aux clients plus d’intimité. Il y avait aussi apparemment des chambres ce qu’il n’avait pas vu dans les autres clubs.
La salle dans laquelle entra Takahiro était très belle, grande éclairée de spots avec une lumière douce et une grande scène trônant au fond faisant presque se languir des spectacles qui s’y jouaient.

-Je peux bien perdre un peu de mon temps ici c’est le lieu le plus accueillant que j’ai vu de la journée, sourit Takahiro

Takahiro alla s’asseoir devant une des tables invitant son hôte à le rejoindre pour rester quelques instants ici, l’atmosphère particulière du lieu intéressant beaucoup Takahiro.  

-C’est une très belle salle. Vous dites apprécier les spectacles de quel type sont-ils ? Traditionnels ? Chant ? Je suppose qu’on établissement de ce standing ne se contente pas de simples effeuillages.

Takahiro regarda son hôte s’asseoir à ses côtés ; il gardait cette classe et ce raffinement qui l’entourait depuis le début de leur entrevue et il aimait beaucoup de genre d’aura qu’il n’avait jamais pu ressentir de cette manière auprès d’une femme. Sora, même son nom lui semblait raffiné.

Sora considéra un instant son interlocuteur, ne sachant trop comment prendre sa première remarque. Voulait-il dire que le box traditionnel dans lequel il l'avait rejoint ne lui avait pas paru accueillant ? Auquel cas il devrait en référer à son patron, parce qu'un client réservant l'un d'eux et n'étant pas satisfait, ne serait pas bon pour le commerce. Il hésita un instant, puis osa demander doucement :

- Voulez-vous dire que le box dont nous venons ne vous a pas paru accueillant ? demanda-t-il avant de s'asseoir près de son interlocuteur et de réfléchir pour répondre à sa question : Des effeuillages ? Non, vous ne trouverez pas ici de spectacles aussi douteux et vulgaires que cela, Mizuno-sama. C'est aussi pour cette raison que notre clientèle nous est fidèle : nous nous démarquons de nos concurrents en ne proposant que des services qu'il ne leur viendrait jamais à l'idée de fournir. Déjà, nous sommes certainement le seul club à disposer de sa propre salle de spectacle. Nous y avons régulièrement des représentations théâtrales traditionnelles comme du nô, mais aussi des chanteurs de enka ou des danseurs modernes mais dont l'art correspond à notre politique. Nombre de nos clients aiment venir se divertir ici après s'être détendus au onsen.

Un doux sourire fleurit sur les lèvres du jeune homme, qui espérais que l'énumération de leurs atouts inciterait ce client pour le moins inhabituel à revenir. Voir à revenir le voir lui.

Takahiro fur surpris de sa remarque et compris qu’il s’était mal exprimé. Il écouta cependant son hôte jusqu’à la fin remarquant qu'effectivement ils étaient les seuls à proposer ce genre de divertissements et que pour cela il pourrait pourquoi pas revenir. Après tout, les représentations de nô ou d’enka ne sont pas légion dans Tokyo.

-Le lieu accueillant auquel je faisais allusion est l’intégralité de ce club pas seulement la salle de spectacle. Dans les autres clubs que j’ai visités les lieux étaient ouverts et bruyant tout le monde parle et rit fort, et l’intérêt premier du club d’hôte d’avoir une sorte de rendez-vous avec l’hôte et de passer du temps avec quelqu’un sont totalement changé au profit d’un étalage d’argent et de popularité. Ici même dans l’entrée le club semble plus distingué et cela continue même dans les spectacles proposés.

Son impression de bien-être en entrant dans le club l’avait presque surpris, tout ici était fait pour aider les clients à se sentir bien dans les autres clubs le but était de faire boire les clientes jusqu’à ce qu’elles consomment sans s’en rendre compte ou simplement de les faire consommer.
Ici on lui avait proposé un verre sans lui sauter dessus pour qu’il en recommande dès qu’il l’eut fini.

-Retournons dans la salle privée, j’aimerais continuer à discuter dans un endroit plus privé. Proposa Takahiro

Comme tout à l’heure Takahiro tendit sa main à son hôte pour l’aider à se lever. Il ne savait pas s’il était censé le faire mais après tout ce n’est pas en touchant sa main qu’il pourrait attenter à la vertu de ce jeune homme.

Devant la volonté de son client de retourner d'où ils venaient, Sora, toujours un peu troublé par sa présence toute proche, prit de nouveau la main tendue pour se redresser et se remit debout.

- Je... Je vous remercie. Vous n'êtes pas obligé de m'aider à chaque fois vous savez... Enfin à moins que vous le souhaitiez vraiment, auquel cas je ne m'y opposerais pas car les désirs de nos clients sont des ordres.

Un léger sourire gêné étira ses lèvres et il quitta la salle de spectacle déserte pour regagner le box. Il reprit place face à lui autour de la petite table et mit de côté son thé désormais froid, avant de demander à son client s'il souhaitait autre chose à boire et/ou manger quelque chose.

- Nous avons un excellent chef cuisinier, précisa encore l'hôte. J'avoue lui demander régulièrement de me préparer quelque chose à emporter chez moi, parce que je suis une calamité en cuisine.

La confidence fut ponctuée d'un petit rire embarrassé.

Takahiro lui suivit dans les couloirs l’écoutant parler avec fascination. Il semblait sûr de lui mais semblait dégager une sorte de fragilité comme un coup de vent pouvais l’ébranler.

-Je vous aider parce cela me fait plaisir et parce que je sais à quel point se redresser en kimono est compliqué et ce serait dommage d’abimer une si jolie étoffe ou un si joli visage.

Il suivit son hôte dans le box et s’assit en face de lui. Il se surprenait lui-même à observer aussi souvent son visage qu’il trouvait malgré lui très agréable à regarder.

-Et bien voilà quelque chose sur lequel nous sommes différents. J’aime beaucoup cuisiner et je pourrais passer mes journées dans une cuisine si je n’avais pas une entreprise à gérer. Mais je vous avoue que ce qui me plait le plus à faire ce sont les pâtisseries. Il y a tellement de possibilités quand il s’agit de gâteaux !  

Le compliment absolument pas voilé et dont Sora n'avait pas l'habitude, fit virer le visage du jeune métis au cramoisi. Bien sûr, en tant qu'hôte, il était d'autant plus content de plaire à son client que celui-ci ne l'avait pas spécifiquement choisi, mais c'est en tant qu'homme qu'il était le plus heureux de lui plaire. Pour se donner une contenance, il déposa sur le plateau le verre vide de son interlocuteur et se releva pour aller déposer le tout derrière le panneau coulissant de l'entrée. Ces quelques gestes lui donnèrent la possibilité de se ressaisir et c'est calmé qu'il revint vers son interlocuteur. Il écouta celui-ci attentivement, mais son regard s'anima d'une flamme nouvelle lorsque le jeune homme évoqua sa passion pour la fabrication de gâteaux et pâtisseries. Sora aimait tellement en manger qu'il serait capable de se nourrir exclusivement de ces douceurs... et prendrait alors probablement des dizaines de kilos. C'était également pour cette raison qu'il faisait autant de sport lorsqu'il ne travaillait pas : afin de pouvoir littéralement s'empiffrer de sucreries sans avoir mauvaise conscience à propos de son poids qui se devait de rester stable (il ne devait pas dépasser les 66kg pour être acceptable à ses propres yeux et si par hasard il les dépassait, c'était tout de suite une catastrophe internationale).

- Ah oui ?! Vous savez en préparer ?! demanda-t-il avec un enthousiasme quasi enfantin. Fantastique, quelle chance vous avez ! J'adore les gâteaux quels qu'ils soient. Je pourrais ne manger que ça mais ce n'est pas très bon pour la santé alors j'évite. Par contre, si cela vous intéresse, je connais une pâtisserie qui se trouve non loin d'ici. Leurs gâteaux sont excellents et le thé qu'ils servent pour l'accompagner est subtil et parfumé à souhait.

Bon le fait qu'il évitait de manger des gâteaux était un pieux mensonge, mais il ne voulait pas donner à son vis à vis l'impression d'être un homme qui ne prend pas soin de lui alors que c'était faux. Cette gourmandise extrême était d'ailleurs la seule dérive qu'il s'autorisait puisqu'il ne buvait que très occasionnellement (de toute façon, il ne tenait pas l'alcool. Il était intenable après seulement deux ou trois verres et ce quelle que soit la force de l'alcool ingéré) et ne fumait pas.

- Puis-je vous demander quel genre d'entreprise vous gérez pour avoir si peu de temps à consacrer à votre passion pour la pâtisserie ?

L’entrain de son homologue et sa joie de parler de sucrerie firent sourire Takahiro. Lui-même adorait en faire mais n’aimait pas tant que ça les manger selon les recettes une part pouvait lui suffire et il donnait les restes à sa vieille voisine qui adorait les manger et faire profiter ses amies, la plupart du temps autour d’un thé et il les entendait d’ailleurs parler de chez lui s’il avait le malheur de laisser une fenêtre ouverte. Et s’il avait le malheur de se faire entendre les vielles femmes venaient toutes le voir pour faire divers commentaires sur sa vie comme le fait qu’il ne mangeait pas assez ou pas bien ou qu’il devrait se trouver une femme. Il se faisant donc discret quand il les savait présentes.
La passion de l’hôte pour la pâtisserie était plus que mignonne à ses yeux parce qu’elle ne correspondant absolument pas à l’image de calme et de raffinement présentée plus tôt. Il se fit la réflexion qu’il pourrait lui en ramener si un jour il revenait, mais surtout qu’il avait envie de le voir manger une de ses pâtisseries.

-Oui j’en fait aussi souvent que possible d’ailleurs ma voisine les aime tellement qu’elle dit à ses amies que je suis sont petit fils pâtissier, s’amuse Takahiro, j’avoue être devenu très difficile niveau pâtisseries maintenant mais j’essayerai, il fit une pause, et si je ne suis pas satisfait je vous en tiendrais évidemment pour responsable cela va de soi, dit-il avec un sourire pour qu’il comprenne qu’il plaisantait.

Takahiro hésita avant de lui dire son travail pas qu’il ait peur que sa réaction change mais ce n’était pas vraiment le sujet idéal parce que l’entreprise était complexe et qu’il ne pensait pas que cela pourrait passionner son hôte mais il répondit tout de même.

-Je suis PDG d’une multinationale l’entreprise a plusieurs branches dans des domaines différents entre autres elle évolue dans le domaine de l’ingénierie, de la construction, nous avons aussi des hôpitaux et des sous-traitants dans beaucoup de domaines. Il me semble que je possède à peu près un tiers des bars de Tokyo et que nous avons une agence d’entertainment. C’est pas très intéressant désolé, s'excusa Takahiro

En écoutant la réponse de son interlocuteur à sa première question, les yeux de Sora se mirent à briller de convoitise et, malgré lui, il s'exclama :

- Elle en a de la chance votre voisine ! J'adorerais être à sa place ! Sauf que moi je dirais que j'ai un frère pâtissier, c'est plus classe.

Sa propre plaisanterie le fit rire, puis il se rendit compte de l'image qu'il devait renvoyer. Dès lors que le mot "pâtisseries" avait été mentionné, il avait complètement fait abstraction de son rôle d'hôte et s'était même oublié au point de parler à son client de façon familière, comme s'ils étaient amis. Quelle honte pour un hôte de son standing... S'il avait pu rentrer dans un trou de souris, il l'aurait fait dans l'instant.

- Heu je... Je suis navré pour ça... s'excusa-t-il platement en s'inclinant aussi bas que lui permettait sa position agenouillée. Je ne... suis pas aussi familier d'habitude, veuillez m'excuser, Mizono-sama.

Il sentait que son visage hâlé était redevenu rouge comme si son interlocuteur l'avait de nouveau complimenté et ça aussi l'embarrassait, ce qui accentuait sa rougeur etc. Un vrai cercle vicieux.
Il allait de nouveau s'excuser, mais les mots moururent sur ses lèvres en entendant le jeune homme répondre à sa seconde question. L'énumération de tous les domaines rattachés à son entreprise, ainsi que des types d'entreprises qu'il possédait fit passer son visage du rouge au crayeux. Et dire qu'il avait dit toutes ces bêtises à quelqu'un de si haut placé... La honte suprême...

Takahiro fut presque déçu de voir qu’il s’excusait de prendre plaisir à discuter de sujet qui lui plaisaient.

-Ne vous excusez pas pour si peu, vous étiez plutôt mignon avec vos étoiles dans les yeux à parler de pâtisseries. J’ai apprécié parler de ça avec vous. Vous n’avez pas le droit de parler de ça habituellement ? Vous n’avez pas le droit de vous amuser avec vos clients ? Je trouve ça plutôt dommage. Vous savez ce n’est pas parce que vous êtes au travail que vous n’avez pas le droit de vous amuser. Ma secrétaire a le droit de me tutoyer et elle m’a fait une blague en me faisant venir ici mais je ne le prends pas mal je l’embêterai un peu demain au travail mais pour moi se sentir bien et pouvoir être soi-même et une des bases pour bien travailler.  


Il se sentit un peu bête de dire ce genre de chose comme s’il lui faisait la leçon mais se dire qu’il allait parler avec un robot qui cherchait juste à lui plaire ou lui faire passer une bonne soirée sans être lui-même le décevait un peu.


-Vous savez je ne pense pas que vous clients viennent pour parler à quelqu’un qui n’est pas lui-même. Si vous vous laissiez aller à être plus naturel vous auriez surement encore plus de clients. Le meilleur des charmes ça reste le naturel.

En entendant son client lui faire plus ou moins la leçon, Sora se sentit un peu bête mais il ne pouvait pas le laisser dans l'erreur à croire que cette réserve qu'il s'imposait était due au règlement du club.

- Heu je... Non en fait le club ne m'interdit rien, c'est moi qui m'impose une certaine réserve pour ne pas mélanger vie privée et vie professionnelle, mais les clients aiment ça en règle générale... Mais je ne sais pas pourquoi, j'ai senti qu'avec vous je pouvais me montrer un peu plus familier, un peu plus moi-même. Si cela ne vous dérange pas, j'en suis content, ajouta-t-il dans un sourire avant de reprendre : Je ne connais pas vraiment votre âge, mais j'ai l'impression qu'il est similaire au mien, alors je trouve ça extraordinaire que vous ayez de telles responsabilités si jeune. C'est fantastique.

Lui qui cumulait les tares d'être métis, de ne pas avoir fait d'études et d'avoir un travail considéré par beaucoup de japonais comme immoral, admirait beaucoup ce genre de personnes.

- Quelqu'un dans votre position doit savoir parler plusieurs langues. Je n'en parle que trois. Et encore deux sont mes langues maternelles : le japonais et l'italien.

Takahiro fut surpris qu’il s’impose lui-même cette rigueur et se sentit presque idiot de lui avoir fait des reproches.

-Oh je vois... et bien même si je trouve cela surprenant je comprends pourquoi vous voulez séparer les deux mais parler de ce que vous aimez dans le cadre professionnel ne vous fait pas mélanger les deux. Au contraire je dirais même que quelque part ça vous aider à séparer les deux car vous décidez de ce que votre cadre professionnel sait et vous risquez moins d’être victime de rumeurs.

Takahiro remercia intérieurement son hôte de changer de sujet pour leur éviter un embarras trop long.

-Et bien en réalité je ne parle que quatre langues et encore, je parle évidemment japonais mais aussi Anglais Chinois et j’ai quelques bases de Coréen mais j’ai avec moi la majorité du temps des traducteurs quand je dois me déplacer ou je communique en anglais. C’est d’ailleurs parfois contraignant mais je m’y fais. Mais le vrai point positif de mon travail c’est d’être riche sans être connu je peux voyager autant que faire se peut sans qu’on me dérange comme des idols ou des acteurs le seraient.

Takahiro se dit qu’il devrait essayer de lancer un sujet mais dans sa grande maladresse il n’avait pas vraiment l’habitude et lança un sujet au hasard.

-Si vous êtes le numéro un ici vous devez être plutôt bien payé non ?

Un soupir échappa à Sora lorsque son interlocuteur mentionna les fréquents voyages qu'il faisait dans le cadre de son travail.

- Vous avez de la chance de pouvoir voyager souvent comme ça, fit-il avec un brin d'envie. J'espère avoir un jour le courage de quitter le Japon pour au moins visiter le pays d'origine de ma mère, mais je suis bien trop lâche pour ça même si je parle italien couramment. Mais pour répondre à votre question... oui je suis assez bien payé et même plus que mes collègues, donc je ne me plains pas de mon train de vie. J'ai même pu m'acheter une petite maison récemment. Je n'ai pas tout à fait fini d'emménager d'ailleurs.

Il arrêta là ses explication, car sa nature raffinée le poussait à trouver que parler d'argent était aussi vulgaire que sans intérêt. Ce dont il aurait voulu parler c'était du visage sans défaut de son client, de sa stature, de ses cheveux d'argent liquide, de sa voix... bref de lui tout entier... mais le sujet faisait encore plus trivial que le précédent si c'était encore possible. Et surtout... il faisait totalement superficiel et complètement grillé. Pour le moment il ne l'était pas, alors mieux valait garder son admiration pour lui.

- Désirez-vous quelque chose à boire ou à manger ? La politique de la maison induit de ne pas pousser le client à la consommation, mais si quelque chose vous tente, n'hésitez pas à me le dire, Mizuno-sama et je me ferais un plaisir d'aller vous le commander.

Il proposait surtout ça parce qu'il ne savait plus trop quel sujet aborder. Pourquoi était-il soudain si gauche alors que d'habitude il n'était jamais en reste de sujet de conversation avec ses clients ?

Takahiro trouva la gêne de son hôte étonnamment adorable, il ressemblait un peu à un enfant qui se retrouvait devant quelqu’un de nouveau et qu’il ne savait pas comment lui parler. Il se surprit lui-même à avoir autant d’affection pour le jeune homme habituellement il ne pensait pas grand-chose des hommes qu’il rencontrait mais là il n’arrêtait pas de le fixer et de le trouver adorable. Il ne savait pas trop si c’était son alure ou son visage qui l’avait frappé en premier mais il ne pouvait s’empêcher d’apprécier le physique de son hôte presque autant qu’il appréciait leurs discussion

-Et bien je vous souhaite de trouver le courage d’y aller parce que c’est un très beau pays avec une histoire et des monuments très différents d’ici. Oh et bien bravo pour votre emménagement, sourit Takahiro.

Il se sentait un peu mal à l’aise de n’avoir aucun sujet de conversation et il sentait bien que l’autre commençait lui aussi à être malhabile.

-Je veux bien boire un second verre de wiskey. Et vous ? Vous aviez pris un thé est-ce parce que vous ne tenez pas l’alcool ou vous n’aimez pas cela ?

Takahiro se serait assommé d’avoir posé une question aussi idiote mais maintenant qu’il avait parlé il ne pouvait plus effacer ce qu’il avait dit.

Le sourire enchanteur que lui dédia son interlocuteur manqua faire perdre à Sora le peu de maîtrise de lui-même qui lui restait et il lui fallut toute sa volonté pour rester concentré sur leur pseudo conversation au lieu de béer d'admiration devant le magnifique visage qui lui faisait face. Décidément, il était vraiment très superficiel par moment. Heureusement, la commande que venait de lui passer son client dispensa le jeune homme de trouver quelque chose à dire, au moins pour quelques minutes. S'éloigner lui permettrait également de reprendre le contrôle de lui-même.

- Je vous l'apporte dans un instant. Si vous voulez bien m'excuser... dit-il en se redressant, avant de s'incliner et de sortir rapidement.

Refermant la porte coulissante, il s'autorisa à s'y adosser un instant pour souffler sans se douter que l'éclairage dessinait sa silhouette en ombre chinoise de l'autre côté de la cloison de papier. Il retourna ensuite vers la grande salle commander la boisson, ainsi qu'une nouvelle ration de thé au bar et y resta accoudé le temps de sa préparation.

- T'en fais une tête, So', fit remarquer Tadayoshi, le barman. Ca se passe pas bien avec son client ? Il te fait chier ? Il est pas respectueux ?
- Oh si, il est parfait, ne t'inquiète pas pour ça, répondit le jeune homme. Un peu trop même, c'est bien le problème...
- Comment ça ? Oh... Je crois que j'ai pigé. Mais tu sais, So'... il faut pas que tu te laisse séduire par les clients, sinon t'auras le coeur brisé. Et je crois savoir qu'il l'a déjà été bien assez comme ça.
- Je sais...
- Alors fais gaffe à toi, ne.
- Merci Yoshi, fit alors Sora dans un petit sourire, avant de s'emparer des deux boissons posées sur un nouveau plateau.

Il retourna ensuite vers le box où l'attendait son client et, sur le trajet, chercha désespérément de quoi lui parler. Il devait trouver s'il ne voulait pas que le jeune homme s'en aille, lassé de sa compagnie.

- Merci d'avoir attendu, dit-il en entrant de nouveau dans la petite pièce. Pour répondre à votre question, je ne tiens pas bien l'alcool en fait. Au bout de deux ou trois verres, je suis ivre et susceptible de me conduire n'importe comment. Du coup j'évite d'en boire autant que possible. Alors, dites-moi, pourquoi vouliez-vous comparer les services offerts par les clubs d'hôtes ? demanda-t-il en s'asseyant une nouvelle fois face à lui.

Takahiro regarda son hôte partir et fut mi surpris mi amusé de le voir s’appuyez sur la porte. Il se demanda pendant tout le temps où il fut seul pourquoi il avait agi comme ça mais aucune explication satisfaisante ne lui vint il décida de simplement laisser tomber après tout il avait le droit d’avoir ses secrets et de réagir comme il voulait.
Il regarda son téléphone pendant qu’il était seul et il remarqua qu’il avait un message de sa secrétaire.

-Alors comment se passe la soirée ?
-Espèce de serpent, tu as fait exprès de m’envoyer dans un club gay...
-Je suis sûre que ça a été le meilleur club de la soirée ! Les clubs pour femme sont tous nuls ! Et mon frère m’avait dit qu’il avait adoré y aller j’étais obligée de vous y envoyer puisque je ne peux pas y aller moi-même.
-Tu sais que c’est une excuse de sac ? Tu aurais pu ... Non tu aurais DÛ demander à ton frère de te raconter ? Pour la peine je ne te dirais rien !  
-Mais patrooooooooooooon.... T_T
-Non tu assume tes bêtises.
-Je ferai des heures supp non payées ! S'il vous plaiiiit

Il allait répondre quand il entendit la porte s’ouvrir alors il rangea son téléphone et regarda son hôte rentrer l’air un peu plus calme. Cependant la question le mit un peu mal à l’aise et il se sentit rougir d’embarras

-Vous allez trouver ça idiot mais mon ex petite amie m’a quitté pour un hôte et je me demandais ce qu’ils avaient ou faisaient pour être si appréciés et ce qu’ils avaient que je n’avais pas. Et bien je dois avouer que mis à part du Bagou les hommes de autres clubs étaient plutôt insipides.

La réponse à sa question surprit tellement Sora, qu'il en resta un instant bouche bée. Comment une personne censée pouvait-elle quitter un homme comme lui, pour un hôte de son genre ? Cette femme était-elle folle ? Mizono Takahiro était le plus bel homme qu'il ait jamais vu, il était cultivé, charmant, délicat, avait un boulot indécemment bien payé (du moins il le supposait)... Que demander de plus ? Et surtout... qu'est ce que l'hôte qu'elle avait rejoint avait pu lui apporter de plus ? Décidément, le jeune homme ne comprendrait jamais les femmes, elles étaient vraiment trop bizarres pour lui. Heureusement que le club ne les admettait pas, sinon il aurait pris la fuite depuis longtemps.

- Du coup... vous n'êtes pas plus avancé pour votre question. Et je dois avouer... -navré si je me montre impoli en le disant- que je ne comprends pas ce qui a pris à cette femme de vous quitter. Si j'avais été elle...

Stop, Sora, STOP ! Il devait s'arrêter tout de suite avant que des mots pires encore franchissent ses lèvres et que Takahiro ne prenne ses jambes à son cou, choqué de quasiment recevoir des avances de la part d'un autre homme. L'audace de ses paroles fit virer le visage de l'hôte au cramoisi.

- Désolé...

Takahiro fut surpris de la réponse pleine d’émotion de l’hôte mais sourit tout de même. Si son ex avait été comme ça il l’aurait probablement plus aimé et elle ne l’aurait probablement pas quitté non plus. Mais la rougeur sur le visage de l’hôte et ses mots lui rappelèrent qu’il était dans un club gay et qu'en conséquence il pourrait plaire aux hôtes.

-Ne vous excusez pas c’était plutôt touchant, si elle avait été aussi passionnée que vous j’aurais été l’homme le plus heureux du monde.

Takahiro se demanda s’il devait lui dire que n’était pas gay il ne pourrait pas répondre à ses mots d’un côté cela éviterait de la douleur à l’hôte d’un autre il n’avait pas envie de voir son visage froissé par la peine. Pour se donner contenance il but une gorgée de son verre et préféré fixer son verre d’alcool plutôt que regarder vers l’hôte trop charmant pour son bien.

-Vous savez... je n’ai jamais eu de relation stable, les femmes avec qui je sors trouvent toujours une raison pour me larguer, je dois avouer que je n’en suis pas non plus amoureux au point d’essayer de les retenir, il soupira, peut être que c’est pas fait pour moi...